Où sont les partisans ?

Par

Progresuisse

le 12 mars 2025

Nous avions conclu l’an dernier sur une note encourageante : le Conseil fédéral annonçait avant les Fêtes la fin des négociations avec l’UE. Mais quelques semaines plus tard, dans un monde qui cherche ses repères depuis l’entrée en fonction de Donald Trump, la Suisse se retrouve lancée dans l’année 2025 avec la question de notre relation à l’UE plus centrale que jamais.

Et pourtant, où sont les voix favorables aux bilatérales ?

  • La population suisse est pour. Cela a été démontré à plusieurs reprises dans les urnes et les sondages le confirment.
  • L’économie en a besoin. La production de notre pays est tournée vers l’extérieur.
  • Nos universités en dépendent. La recherche scientifique et le positionnement unique de notre pays en tant que force motrice de l’innovation vivent des projets de collaboration.
  • Les partis politiques en faveur de la voie bilatérale sont majoritaires au Parlement et au Gouvernement.
  • Le Conseil fédéral a beaucoup investi dans les négociations dont il est satisfait des résultats qui répondent aux intérêts de la Suisse.

A première vue, nous avons donc les conditions remplies pour que le débat public sur les bilatérales soit factuel et que ces voix s’y engagent de façon claire en faveur du futur de notre pays. Au lieu de ça,

  • Les partisans se divisent sur des questions mineures et oublient l’enjeu principal des bilatérales.
  • Le terrain est occupé par les discours où dominent la crainte sans que le coût de l’inaction et donc d’une érosion de nos acquis ne soit thématisé.
  • L’économie voit de nouveau représentants émerger et parler à la population à sa place.
  • Les partis politiques sont incertains du chemin à prendre et n’osent pas affirmer ce qui est dans l’intérêt de ce pays.
  • Le Conseil fédéral avance sans vraiment défendre son action et prendre sa responsabilité, laissant les opposants occuper le terrain.

Or, la réalité est que nous avons un bon accord :

  • La Constitution fédérale et la démocratie directe restent inchangées, tout comme les processus internes de la Suisse. La Suisse continue à décider de manière autonome de la reprise du droit européen. Un refus est possible.
  • Si les problèmes liés à la libre circulation des personnes devaient prendre le dessus, la Suisse peut désormais déclencher un mécanisme concret pour freiner l’immigration.
  • Contrairement à l’accord-cadre, la directive sur les citoyens de l’Union a cette fois été négociée en détail. L’immigration vers l’aide sociale doit pouvoir être empêchée.
  • La protection des salaires sera pour la première fois garantie par contrat.
  • La clause de super-guillotine a disparu. En cas de non du peuple à l’un des nouveaux accords, tous les anciens accords ne seraient plus automatiquement supprimés.

La Suisse est au centre du continent européen. Personne n’échappe à la politique de sa géographie. Penser que nous pouvons nous tourner vers les USA ou l’Inde pour éviter de régler nos relations avec notre continent est absurde. progresuisse s’implique maintenant pour donner voix aux personnalités de ce pays qui s’engage pour une Suisse ouverte, prospère et interconnectée.

Paru dans la newsletter de progresuisse du 12 mars 2025

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